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Brainstorming
13 juin 2005

Début de matinée.

Que j'aime les matinées dans ce genre.

Levé à 6 heures après m'être couché à 5. Les yeux grands ouverts, incapable de tenir en place, m'occupant l'esprit à écouter quelques musiques tout aussi lugubres les unes que les autres, avançant péniblement ce bouquin "Nous les Dieux" de Bernard Werber qui me gonfle au plus haut point.

J'attends patiemment l'heure fatidique où je devrai monter sur le vélo pour aller à mon ancien boulot, récupérer la lettre de licenciement, sachant pertinemment que j'aurai trop la flemme de sortir le vélo et que je finirai par y aller en voiture.

Entre deux lignes mon esprit ressasse péniblement les différentes formules de politesse que je pourrais sortir à mon patron pour passer pour un être social et pas rancunier. Je n'en trouve pas de convaincante et opte pour un "Je comprends, c'est normal" afin d'éviter d'avoir à lui dire "Je m'en branle de perdre un boulot de merde à mi-temps dirigé par des abrutis qui seraient incapables de vendre des bananes à un troupeau de singes affamés" qui serait du plus mauvais effet.

Neuf heures quarante-cinq. J'ai un peu avancé ce bouquin de merde, mais l'heure d'y aller a sonné. Je descends l'escalier, fait mine de faire quelque pas vers le vélo pour m'auto-convaincre que j'avais réellement l'intention d'y aller sur le deux-roues, puis fais demi tour et sors les clefs de ma voiture bien au chaud dans ma poche.

Je démarre et pars sur les chapeaux de roues, quatre minutes plus tard je me gare sur le parking du supermarché. Quelques vieilles peaux à l'accueil, je patiente afin de signaler ma présence. Elles vont me dire de monter, mais il faut que je suive ces règles de savoir-vivre de merde. Pendant mon attente interminable, une pouffe arrive et patiente à côté de moi, me lançant des regards plus vides que ceux d'un cocker lobotomisé. Sa couche de maquillage rose doit sûrement servir à retenir le peu de cervelle qui lui reste, tentant désespérément de s'échapper par les pores de son visage.

Quinze minutes plus tard, je peux finalement signaler ma présence à l'accueil, deux secondes et "vous pouvez monter, il vous attends". Quel temps perdu. Je me dirige vers le bureau, mon regard croise celui de la pouffe, elle me sourit, elle a un beau sourire, je ne lui rends pas pour autant.

Je monte. Entretien avec le patron "Vous savez je regrette, c'est la seule chose qu'on avait à vous reprocher mais il a bien fallu vous remplacer." Banalité n°1, il me l'a déjà dit au moins 3 fois. Je sors ma phrase bateau préparée, "Je comprends, c'est normal". Un petit sourire supérieur de sa part. J'ai envie de lui faire bouffer son ouvre-lettres, posé négligement sur le bureau entre nous. "Avez-vous autre chose à ajouter ?"

Putain qu'il me gonfle, obligé de sortir de mon texte préparé. "Euh, vous m'avez dit exactement la même chose la dernière fois, ma réponse sera la même, quel intérêt de me faire revenir si c'est pour faire la même chose que la dernière fois ?" - "Vous comprenez, c'est la procédure à suivre, on est obligés. Donc, si vous n'avez rien d'autre à ajouter, on va passer à la dernière partie, dans trois jours vous recevrez une autre lettre recomandée, une fois reçue vous devrez prendre rendez-vous avez nous et venir chercher ce qui vous est dû"

Putain, troisième lettre recommandée. Je m'en fout c'est pas moi qui paie, mais ça commence à me gonfler sévère. Ils auraient pas pu commencer par celle là, qu'on se fasse pas chier avec des politesses forcées ? Je me lève, lui sert la main, il a la poigne molle et moite, un vrai bonheur.

Je sors de ce magasin de merde, pas plus avancé qu'avant, je me suis déplacé pour rien. Comme d'habitude. Je remonte en voiture, et rentre chez moi. 11h15, j'écris ce résumé de merde. Puis je vais sûrement essayer d'avancer ce bouquin, peut-être que son intérêt va se révéler.

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