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Brainstorming
13 juin 2005

Génèse

   

Au commencement, il y avait une page blanche.

Plus je suis apparu, et ma mission actuelle est de la remplir. Je me malaxe le peu de méninges qu'il me reste, essayant de trouver quelques idées pour rendre cet amalgame de mots intéressant. Mais malgré tous mes efforts, rien de me vient à l'esprit. Peut-être devrai-je tout simplement parler de moi, tel est le but d'un blog, après tout.

Je suis né il y a... non... commençons par la fin, pour changer un peu.

Aujourd'hui je navigue entre deux boulots. Demain (Lundi donc, enfin non, aujourd'hui vu l'heure avancée de cette nuit) je dois aller à mon ancien boulot, pour récupérer ma lettre de renvoie. Je ne suis pas obligé d'y aller, et je me tâte vraiment. Ai-je vraiment envie de revoir ces abrutis, se séparant de moi après 6 mois levés à 5h du mat, juste parce que j'ai manqué une semaine ? Enfin que j'y ailles ou pas, le résultat sera le même. J'aurai perdu un nouveau travail, je ne suis même pas capable de garder un boulot à mi-temps dans un supermarché.

Bah. Demain (Mardi donc, vu que j'ai réalisé qu'on était Lundi) j'ai rendez-vous pour un autre emploi. Toujours en CDD, mais à temps plein cette fois. J'aurai enfin de quoi mettre un peu de beurre dans les épinards à la fin du mois. On verra, si j'arrive à le garder.

Ma mère m'a appellé aujourd'hui, cette pétasse autosuffisante adepte des jeux de jambes en l'air avec le meilleur ami de mon père, alors que son fils est à l'étage. Elle veut que j'aille l'aider à faire du crépis dans une maison qu'ils revendent, et j'ai pas envie de passer une après-midi entière dans la même pièce qu'elle. Je ressent ses hormones de plein fouet dès que je suis avec elle. Envie de vomir. J'ai arrêté de l'aimer depuis le jour où je l'ai vu comme une femme, et non plus comme ma mère.

Avant de travailler dans ce supermarché, j'étais au chômage. Deux ans et demi presque. C'était une des meilleures périodes de ma vie. Je suis resté 2 ans, seul dans un appart, ne sortant qu'à quelques rares occasions, pour aller chercher de quoi me nourrir et entretenir mon cancer. Seul, coupé du monde et des gens que je déteste tant, seul avec moi-même, que je déteste tout autant, mais je ne peut pas faire autrement. 15m2, ma vision du monde pendant 2 ans se limitait à ses 4 murs, ce lit pourri, cette étagère en bois bringue-ballante, ce micro-onde, et cette salle de bain, aussi grande que deux douches. Mais j'étais bien, seul.

Je sortais d'un boulot avec un "ami". J'avais arrêté mon précédent emploi pour aller avec lui, vu qu'il m'avait promis un CDI. Je suis resté 3 mois en période d'essai, puis 3 nouveaux mois de nouveau en période d'essai, avant qu'il ne coule la boîte et se sépare de moi en tant que "fin de période d'essai" et non au "licenciement économique" auquel j'avais droit. Ce boulot me convenais, horaires flexibles, ma journée sur un ordinateur, seul, dans un bureau. Payé correctement. Travail pas trop harassant. Et je me suis fait enculer par un des seuls être humain que je considérait.

Pour lui j'avais quitté un poste de gendarme adjoint. 1an et demi au service de l'armée. Considéré comme "mou et nonchalant" lors de ma première notation, parce que je ne voulait pas aller boire des pots avec les collègues. Est-ce de ma faute si ces soirées de pochtrons ne m'attirent guère ? Suis-je pour autant asocial ? Oui ? je sais. je m'en fout. Pendant cette année et demi, j'ai mis 2 Pvs, alors que mes collègues prenaient un malin plaisir à vider 1 carnet (soit 10 pvs) par jour. Vautours et langues de putes, mes collègues militaires ne valent pas mieux que la racaille qu'ils pourchassent.

Mon père était gendarme lui aussi. Cet abruti moustachu. Je lui dois beaucoup, je lui dois l'être que je suis actuellement. Cet être de chair et de muscles, incapable de sentiments, qui prenait un malin plaisir à me coller des beignes pour d'obscures raisons. Une de ses meilleures justifications ? "Si on sait pas pourquoi, lui le sait." Comme si un gosse de 5 ans passait sa vie à faire des conneries alors qu'il sait très bien que son père a des pulsions violentes. Je me suis pris ma première baffe à 3 mois, j'ai eu de la chance, il aurai pu assister à l'accouchement, mais il préferait discuter de la peine de mort avec la sage femme, tellement mon arrivée lui importait.

Il avait déjà un fils, lui qui ne voulait aucun enfant, ou à la limite des filles, il se retrouve avec deux spécimens mâles. Le pauvre, son univers s'écroule. Je suis content d'être un mec, au moins ses pulsions violentes ont pris le pas sur ses pulsions pédophiles que je soupçonne fortement.

Mon frère aussi s'est pris pas mal de mandales. Mon père avait un sens de la justice bien à lui. Quand l'un de nous faisait une connerie, les deux prenaient... Quand aucun de nous aussi remarque. J'en voulait toujours à mon frère, pensant qu'il faisait des conneries, et que les claques lui étaient dûes. De son côté, il m'en voulait aussi, pour la même raison. J'ai commencé à pouvoir lui parler quand il a quitté la maison, et que je me suis rendu compte qu'il n'était pas responsable de mes bleus.

L'école, je pensais que ça allait être une délivrance. Quelle connerie. Les beignes ralentissent la croissance apparemment, j'ai toujours eu l'air d'avoir 4 ans de moins que ce que j'avais. Victime de baffes chez moi, victime de railleries et harcellement moral notoire à l'école. Je me suis évadé dans les bouquins, les seuls êtres qui restaient les mêmes avec moi.

Aujourd'hui, je suis de nouveau seul. Je navigue entre deux boulots, je ne cherche la compagnie de personne, homme ou femme, personne ne pourra m'apporter ce dont j'ai manqué.

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